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« Les paroles du Divin réconfortent et bénissent, apaisent et illuminent, et la main généreuse du Divin lève un pli du voile qui cache la connaissance infinie. » La Mère

« Armés du Feu occulte invulnérable qui ne s’éteint pas
Les gardiens de l’Éternité préservent la Loi
À jamais stable sur la gigantesque base de la Vérité
En sa somptueuse maison sans bornes.
Là, dans son repos spirituel muet
La Nature transcendante et inaltérable connaît sa source
Et consent au remuement des millions de mondes,
Impassible, dans un calme perpétuel. »
Savitri de Sri Aurobindo
« Déesse, suprême Mère du Rêve, quand tu te tiens à tes portes d’ivoire,
Qui sont ces êtres qui descendent vers les hommes dans tes visions qui se pressent sur la pente des ombres ?
Rêve après rêve, éblouissants, ils irradient encore la flamme des étoiles ;
Des ombres près de toi flottent dans une obscurité où dansent les lucioles, scintillent et clignent les étoiles et le météore errant étincelle ;
Des voix appellent leurs proches qui répondent ; voix douces qui frappent au cœur et ravissent l’âme à l’écoute. » Sri Aurobindo 1908-1909 (écrit dans la prison d’Alipore)

« Du ciel j’ai goûté les délices et des fruits de saveur immortelle ;
J’ai bu le nectar des royaumes divins et perçu les accents de la musique étrange d ’une lyre dont l’art nous échappe ;
Les portes se sont grand ouvertes sur les salles glorieuses où résident les Dieux et dansent les Apsaras en leurs rondes de plus en plus rapides.
Car c’est toi la première que nous voyons quand nous franchissons les bornes du mortel ; là, aux portes des domaines célestes, tu as planté ta baguette enchantée qui oscille au-dessus de la tête du Yogi.
De toi viennent le rêve et les ombres qui paraissent et les lumières fugitives qui nous leurrent ; tienne est l’ombre où les visions se forment ; précipitées par tes mains, des célestes contrées arrivent les âmes qui se réjouissent à jamais.
Par tes mondes de rêve nous passons ou regardons dans ton miroir magique, puis au-delà de toi nous grimpons hors de l’Espace et du Temps vers le pic de la divine aventure. »
Sri Aurobindo 1908-1909 (écrit dans la prison d’Alipore)

Invitation
« Le vent et l’orage cinglant autour de moi,
Je monte là-haut sur la montagne et la lande.
Qui veut me rejoindre ? Qui veut gravir les cimes avec moi ?
Traverser les torrents, tailler son chemin dans la neige ?
Ce n’est pas dans le cercle étriqué des cités que j’habite, à l’étroit entre vos portes et vos murs ;
Au-dessus de moi Dieu est bleu dans le ciel, contre moi le vent et la tourmente se rebellent.
Ici dans mes domaines je joue avec la solitude, de l’infortune je me suis fait une amie.
Qui veut vivre vaste ? Qui veut vivre libre ?
Qu’il grimpe ici sur les sommets battus par les vents.
Je suis le seigneur de la tempête et de la montagne, je suis l’Esprit de liberté et de fierté.
Fort doit-il être et allié du danger, qui partage mon royaume et marche à mes côtés. »
1908-1909 (Prison d’Alipore)

Réminiscence
Mon âme à l’aube se leva et entendit une voix lointaine,
un oiseau solitaire, un chant, une note incertaine,
un cri qui se prolongeait dans l’éternité.
Mon âme se pencha vers l’aube pour entendre
son compagnon ailé dans la solitude du monde
et, écoutant ce que l’Ange avait à dire,
vit une lumière au cœur de la nuit
et un jour secret se dévoila à ses yeux.
Elle contempla les étoiles nées d’une pensée
et sut comment l’être se prépare.
Alors je me souvins comment je m’éveillai du sommeil
et créai les cieux, bâtis la terre, formai le profond Océan.
Sri Aurobindo
